LE LIVRE
Après la dissolution de l’URSS, cinq Républiques soviétiques turcophones, dont l’Azerbaïdjan, obtiennent leur indépendance. Voici l’occasion pour la Turquie de nouer des liens avec elles – une opportunité à la fois économique et idéologique aux yeux des élites politiques turques, car leur inclusion ferait du monde turc un acteur de poids sur la scène internationale. C’est ainsi que les nationalistes turquistes, les « Loups gris » – animal symbole du mythe des origines communes des peuples concernés – vont faire jouer leur vaste réseau et parvenir, après quinze ans d’effort, à éveiller l’intérêt des nouveaux États turcs, Azerbaïdjan en tête... Un rapprochement qui a donné de nombreux fruits, dont la publication d'un manuel scolaire commun et, dans le domaine militaire, la récente aide logistique apportée par la Turquie à son allié caucasien dans le conflit du Haut-Karabagh l’opposant à l’Arménie.
Fondée à la fois sur une analyse de documents et d’archives, une enquête d’opinion et une solide recherche de terrain et d’entretiens auprès de nationalistes turquistes, cette étude apporte un passionnant éclairage sur une facette de la politique turque peu abordée en France : celle du développement de la zone d’influence panturque prônée entre autres par Recep Tayyip Erdoğan.
L’AUTEURE
Docteure en Science politique, Aurélie Stern est membre
associée du Centre d’études turques, ottomanes,
balkaniques et centrasiatiques, et de l’Institut français
d’études anatoliennes. Elle a passé de longues années en
Turquie où elle a d’abord étudié le mouvement
antimilitariste, avant de s’intéresser au (pan)nationalisme
en Turquie et en Azerbaïdjan. Elle poursuit ses
recherches sur l’historiographie présentée dans les
manuels scolaires, ainsi que sur les relations entre la
Turquie et la Hongrie.