LE LIVRE
Sa vie durant, Michael Vickery (1931-2017) a étudié l’histoire du Cambodge sans relâche. Il est l’auteur d’ouvrages emblématiques couvrant tant la période pré-Angkor (Society, Economics and Politics in Pre-Angkor Cambodia: The 7th- 8th Centuries) et post-Angkor (Cambodia After Angkor, the Chronicular Evidence for the Fourteenth to Sixteenth Centuries) que l’époque contemporaine (Cambodia 1975-1982 ; Cambodia: A Political Survey). Il convient d’y ajouter un nombre considérable de contributions diverses dans lesquelles le Cambodge se taille la part du lion.
Qu’en est-il alors de l’Empire Khmer – ou Empire d’Angkor ? Michael Vickery n’ignora en rien ce monstre sacré de l’histoire khmère de plus de cinq siècles (IXe – XIIIe siècles). Pour preuve de l’intérêt qu’il porta à cette période, citons ses études d’inscriptions, ses articles sur les relations entre le Champa et le monde d’Angkor et, bien sûr, sur différentes périodes de son histoire.
Manquait un livre rassemblant ses travaux et recherches, une synthèse qui offrirait un regard critique sur ce que nous savons de cette période. C’est chose faite avec cet ouvrage inédit, qui s’écarte d’une simple « histoire » tant l’auteur y fait montre d’une connaissance impressionnante des différentes sources qu’il analyse et cite abondamment. C’est précisément dans sa méthode historiographique que réside l’intérêt majeur – méthode d’où résultent à la fois la nouveauté des thèmes abordés et un remaniement salutaire des clichés qui émaillent l’histoire d’Angkor.
Aussi, alors que le tapuscrit avait initialement été titré par Michael Vickery Histoire d’Angkor, Jean-Michel Filippi, auteur de l’introduction, a choisi de l’intituler Une histoire et une historiographie d’Angkor – titre autrement plus fidèle au contenu et à la nature de l’ouvrage.
L'AUTEUR :
Michael Vickery (1931-2017) est l’un des plus grands historiens de l’Asie du Sud-Est – et peut-être le plus controversé. Son œuvre la plus importante concerne le Cambodge, particulièrement l’époque pré- et post-angkorienne, à laquelle il a consacré une thèse : Cambodia after Angkor : The Chronicular Evidence for the Fourteenth to Sixteenth Centuries (Yale 1977), ainsi qu’un ouvrage publié à Tokyo en 1998.
Introduction par Jean-Michel Filippi, professeur de linguistique à l’Université Royale de Phnom Penh.